RDC-SANTE:« Des millions pour vacciner, mais pas d’eau potable » : l’inquiétude de Crispin Muyololo en ce jour de son anniversaire.

Alors que la République Démocratique du Congo a lancé ce lundi la campagne nationale de vaccination contre le choléra, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer l’absence de mesures durables visant à éradiquer cette maladie qui continue de tuer faute d’eau potable.

Parmi elles, celle de Monsieur Crispin Muyololo Ndariloko, Coordonnateur du Bureau des Inspecteurs des Droits de l’Homme (BIDH), qui, en ce jour même où il célèbre son anniversaire, exprime son amertume face à ce qu’il qualifie de « priorités mal orientées » des autorités congolaises.

« Je me pose mille et une questions en ce jour où je devrais être dans la joie de mon anniversaire. Voir des milliers de dollars mobilisés pour une campagne de vaccination alors qu’avec cet argent, on pouvait construire plusieurs bornes fontaines pour sauver durablement des vies ici au Maniema me bouleverse profondément », a-t-il déclaré ce matin à Kindu.

« On ne peut pas commencer à attaquer les conséquences et laisser la cause. La vaccination seule ne suffit pas », a-t-il insisté.

Selon Monsieur Muyololo, le choléra est avant tout une maladie de la pauvreté et du manque d’accès à l’eau potable. La vaccination, bien qu’utile pour contenir l’épidémie, n’est qu’une solution temporaire si les causes structurelles ne sont pas traitées.

« Cette campagne ne va pas éradiquer les autres maladies dues à la consommation de l’eau de rivière. Prenez par exemple la bilharziose et tant d’autres infections qui continuent de ravager nos villages. Sans eau potable, le problème de santé publique restera entier », a-t-il martelé.

Un hommage à ENABEL pour ses efforts

Cependant, Monsieur Muyololo n’a pas manqué de saluer les efforts de certains partenaires, notamment ENABEL, l’Agence belge de développement, qui a installé plusieurs sources d’eau potable à travers la province du Maniema, soulageant ainsi tant soit peu la population.

« Je félicite ENABEL qui, malgré les moyens limités, a contribué à installer des sources d’eau potable et à réduire les souffrances des communautés locales. Cela prouve qu’il est possible d’agir efficacement », a-t-il ajouté.

Des statistiques alarmantes sur l’accès à l’eau potable en RDC

Les chiffres du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) sont sans appel : plus de la moitié de la population congolaise n’a pas accès à l’eau potable, et environ 80 % ne disposent pas de système d’assainissement adéquat, créant un environnement propice à la propagation du choléra et d’autres maladies hydriques.

Les autorités invitées à prioriser l’eau et l’assainissement

Selon un médecin contacté par notre rédaction, il a reconnu cette réalité, affirmant que la vaccination ne remplacera jamais l’accès à l’eau potable.

Cependant, pour Monsieur Muyololo, la priorité devait être inversée :

« J’aurais voulu fêter ce 16 juillet avec la pose symbolique d’une borne fontaine au lieu d’assister à une campagne qui, seule, ne garantit pas un Maniema sans choléra », a-t-il conclu.

Une campagne nationale de vaccination de masse.

Cette campagne, qui couvre l’ensemble des provinces à risques telles que le Maniema, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l’Ituri, le Tanganyika et le Kasaï Oriental, cible plus de 5 millions de personnes et s’étendra sur un mois.

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✍️ Kaponda Médard Théophile
Rédacteur, Malaikainfos

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